Combien peut-on gagner d'argent en louant Mamie ?
Question surprenante et pourtant, j’ai le sentiment que la société évolue vers une monétisation générale. Je ne serais pas étonné de voir des start-ups lancer des services de location de mamies pour ceux qui n’ont plus leurs grands-parents, ou bien la vente en ligne de leurs fameux gâteaux. Quoi ? ça existe déjà ?
L’homo-modernus veut TOUT rentabiliser
Quelques petits exemples récents :
- Certaines personnes vont dormir chez des proches afin de louer leur logement sur air’bnb
- D’autres louent leur voiture, leur perceuse ou un leur bocal à punch
- On peut acheter de la compagnie pour mamie grâce à des visites du postier
- Certains achètent des vêtements en fonction de leur futur cote à la revente sur Vinted
- On peut louer un corps, des amis ou un chien
- Les services de vente de likes et de followers pour les réseaux sociaux ont grand succès
- Il existe des coachs de coachs
- …
Comment expliquer cela ?
Est-ce que cette marchandisation généralisée est dû à une facilitation des échanges grâce aux plateformes numériques ? ou il y a-t-il un changement profond de société ? On touche ici deux grands sujets :
Le développement de la société des services
La vente d’objets (voitures, meubles, TV…) étant saturée dans les pays occidentaux (la consommation va plus vite que les inventions), les entreprises et les institutions sont à la recherche de services à vendre (livraison, ménage, conseil…). Ainsi sont apparus des intermédiaires tels que les agents immobiliers, la livraison de repas à domicile ou les coachs qui coachent des coachs. Contrairement aux objets, l’innovation dans les services semble infinie.
Les services payants semblent aussi remplacer les services gratuits (bénévolat et services entre amis ou famille). Demander à ses amis un coup de main pour déménager, l’un des rare dernier cas d’entraide non tarifé, pourrait bien disparaître au profit des services de déménagement.
La volonté pour les particuliers de gagner de l’argent à côté du boulot
Outre les services proposés par les entreprises, on note aussi une volonté des particuliers de gagner de l’argent autrement que par le salariat. Autrefois, hors-mi les brocantes et la vente de véhicules d’occasion, les gens avaient peu de revenus annexes.
Plusieurs hypothèses :
- Le rêve américain, du ptit gars qui créé son business dans son garage et devient milliardaire ?
- La recherche de solutions pour garder le même niveau de vie que ses parents malgré des logements qui coûtent 4 fois plus cher qu’il y a 40 ans ?
- Un changement des mentalités où tout à une valeur et tout doit-être valorisé ?
L’exemple des véhicules historiques
Les prix de vente de certains véhicules des années 80/90 a littéralement explosé (R5, 205, C15…). A l’origine, c’était des 50nères ou 60nères qui souhaitaient racheter le premier véhicule qu’ils avaient eu, par nostalgie (ou le véhicule d’un parent ou grand parent, le véhicule dont ils avaient toujours rêvé mais qu’ils n’avaient pas pu s’offrir à l’époque…). Puis j’ai le sentiment que la tendance et les plus-values effectuées par certains poussent désormais à acheter ce type de véhicule par pur spéculation, pas forcément par plaisir. On note un phénomène identique avec les baskets de marque, certains habits et des objets symboliques comme les cartes pokémon. On touche là au domaine des collectionneurs, les motivations sont diverses.
Cette volonté de gagner de l’argent avec tout a des raisons complexes que je ne saurais expliquer. C’est sans doute un stade du capitalisme (le stade final ?), où les temps de loisirs (en dehors du travail) doivent aussi être rentables. Ou peut-être est-ce seulement dû à la facilitation des échanges entre inconnus grâce aux plateformes et à internet ?
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