Pourquoi l'idée de Trump d'exploiter les fonds marins est CATASTROPHIQUE !
Sous la surface des océans, un désastre écologique se prépare, loin des regards et du tumulte des actualités quotidiennes. À mesure que les réserves terrestres de métaux précieux s’amenuisent, les États et les multinationales tournent leur regard vers les abysses. L’exploitation minière des fonds marins, autrefois reléguée aux romans de science-fiction, devient une réalité. Mais à quel prix ?
Une ruée vers les trésors engloutis
Les fonds marins recèlent des richesses inestimables : manganèse, cobalt, nickel, cuivre… Autant de matériaux devenus indispensables à la transition énergétique et numérique, utilisés dans les batteries, les smartphones, ou encore les éoliennes. Cette promesse d’un nouvel Eldorado pousse aujourd’hui des dizaines de projets d’exploitation à voir le jour, notamment dans la zone Clarion-Clipperton, entre Hawaï et le Mexique, sous l’égide d’entreprises puissantes et d’États avides de profits.
En 2023, malgré des avertissements d’ONG et de scientifiques, l’Autorité Internationale des Fonds Marins (AIFM) a délivré ses premières autorisations conditionnelles. Une faille ouverte dans l’ordre écologique mondial.
Une biodiversité unique, menacée d’extinction
Le paradoxe est tragique : sous prétexte d’alimenter la transition écologique, l’humanité est en passe de détruire des écosystèmes que nous ne comprenons même pas encore.
« Plus de 90 % des espèces vivant à ces profondeurs n’ont pas encore été identifiées », souligne la biologiste marine Claire Nouvian, fondatrice de l’association Bloom. Ces organismes, adaptés à des conditions extrêmes de pression et d’obscurité, sont extrêmement vulnérables. Une perturbation mécanique ou chimique pourrait anéantir des millions d’années d’évolution biologique en quelques jours.
Les énormes engins utilisés pour draguer les fonds marins soulèvent des nuages de sédiments, asphyxiant les espèces, perturbant les courants marins, et libérant des métaux lourds dans des eaux jusque-là préservées.
Un impact climatique sous-estimé
La catastrophe n’est pas uniquement écologique, elle est aussi climatique. Selon une étude publiée dans Nature Geoscience, les fonds marins stockent d’énormes quantités de carbone. Leur perturbation pourrait relâcher ce carbone dans l’océan, aggravant encore le réchauffement climatique.
En d’autres termes, ce qui est vendu aujourd’hui comme une solution pour verdir nos économies risque d’accélérer leur dégradation.
L’appel des scientifiques ignoré
En septembre 2022, plus de 700 scientifiques et experts ont signé une pétition internationale appelant à un moratoire immédiat sur l’exploitation minière en haute mer. Parmi eux, des figures de renom telles que Sylvia Earle, pionnière de l’exploration océanique, ont dénoncé « un saut dans l’inconnu aux conséquences potentiellement catastrophiques ».
Malgré ces alertes, les intérêts financiers priment. Certains États insulaires, fragilisés économiquement, voient dans ces projets une opportunité de développement. Quant aux multinationales, elles avancent avec des arguments séduisants : extraction « responsable », « respect de la biodiversité », « technologies propres ». Une rhétorique bien rodée, mais qui masque mal la réalité des destructions à venir.
Un choix de civilisation
Le débat qui s’ouvre dépasse la simple question de l’extraction minière. Il s’agit d’une interrogation fondamentale sur notre modèle de développement : voulons-nous répéter en mer les erreurs commises sur terre ?
« Nous sommes à un carrefour historique », affirme la climatologue Valérie Masson-Delmotte. « Soit nous poursuivons l’exploitation effrénée des ressources au mépris du vivant, soit nous réinventons notre rapport à la planète. »
Face à l’inertie politique et à la pression économique, seule une mobilisation internationale massive pourrait encore freiner cette fuite en avant. À l’heure où l’urgence climatique impose sobriété et préservation, l’exploitation des fonds marins apparaît comme une tragique absurdité.
Sous la surface, loin de nos regards, une bataille décisive pour l’avenir du vivant est d’ores et déjà engagée.
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